Page:Bourdel, Charles - La science et la philosophie.djvu/34

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nous disposons d’une cause dont les effets nécessaires nous sont connus, nos pouvons, à notre gré, produire, supprimer, faire varier les effets, en produisant, supprimant ou modifiant la cause. Et ainsi se trouvent réalisés le rêve de Bacon et le rêve des alchimistes : savoir pour pouvoir, et employer cette puissance à pouvoir aux besoins de l’homme. Seule cette explication par des causes naturelles et nécessaires assure à l’homme cette domination de la nature que l’explication métaphysique était impuissante à lui donner.

Résumons en quelques mots les considérations qui précèdent. La science d’aujourd’hui, comme celle de tous les temps, consiste dans la recherche des causes. Mais au lieu de chercher ces causes en dehors de la nature, soit dans des volontés particulières, soit dans des forces abstraites et métaphysiques, la science les cherche dans les phénomènes eux-mêmes : pour elle, la cause d’un fait c’est son antécédent nécessaire, le fit plus général auquel il se rattache et dont il dépend. La connaissance de ces causes et des liaisons nécessaires qui les unissent à leurs effets permet à l’esprit humain d’abord de substituer à la représentation pénible et nécessairement confuse de la diversité infinie des faits la représen-