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sert à sa table. On prépare pour lui des légumes, des salades, des fruits. À la fin du repas, il prend une gorgée de vin blanc et une tasse de café. Ce sont les médecins qui l’y ont contraint depuis le terrible assaut d’il y a deux ans, et il ne s’est pas résigné sans résistance à une pratique contre laquelle il protesta jadis si vigoureusement : mais ce n’est pas un plaisir qu’il se donne, c’est un régime auquel il se soumet. J’ajouterai, pour parachever ces détails intimes, que s’il se nourrit de mets particuliers, il y fait du moins sérieusement honneur, car il mange avec un appétit magnifique.


Tout à l’heure, la comtesse m’a dit qu’il avait résolu de ne plus rien publier avant sa mort. Je l’interroge là-dessus :

— Oui, c’est vrai, je ne publierai plus rien, du moins en russe. Je continuerai à donner quelques petites choses à l’étranger, comme je fais maintenant en Angleterre, où je ferai paraître un petit ouvrage sur la guerre actuelle. Quant au reste, on ne le con-