Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/174

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Je tente un nouvel effort :

— Est-ce que la logique gouverne le monde ? Les croyants disent que les voies du Seigneur sont impénétrables ; bien plus impénétrables, les lois qui dirigent les mouvements des hommes. À quoi bon discuter, contester, récriminer ? Il y a un fait, et contre ce fait personne ne peut rien ; par l’obscure vertu d’un jugement — inique, certes, mais pareil en effet à une multitude d’autres sentences rendues par la justice des hommes — un problème de conscience, un problème de droit, de moralité, de liberté, et, pour tout dire, tout le problème social s’est trouvé posé devant un peuple. Était-ce désirable ? Était-il important que ce peuple l’examinât, s’y passionnât, le résolût selon la vérité et selon son intérêt essentiel ? Est-il négligeable pour le progrès humain qu’un grand peuple ait poussé sa marche un peu plus outre sur la voie de la liberté ?… Cela étant, qu’importe le point de départ ? C’est au point d’aboutissement qu’il faut regarder. Toute l’affaire est là, non ailleurs. À ces questions, maître, est-ce que vous répondrez non ?