Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/181

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et il faut donc qu’il l’accomplisse. Ses qualités principales, qui sont la vérité, la force et le style, l’y aideront puissamment. Ce sont là des dons bien propres à votre race, où je ne me lasse point de les admirer. J’aime l’art français pour sa simplicité noble, pour sa clarté, pour sa probité. S’il ne possède ces qualités, n’importe celui qui écrira dans votre langue ne pourra se flatter d’être un écrivain de votre sang. Elles resplendissent chez tous les vôtres. L’un de ceux que je préfère est votre incomparable Flaubert. Voilà véritablement un bel écrivain, vigoureux, précis, harmonieux, complet, parfait. Son style est de la beauté pure. De combien d’auteurs pourrait-on sans excès faire un éloge semblable ?

Nous parlons un instant de Flaubert, et je révèle à Tolstoï les particularités de ses manuscrits, récemment divulgués, et qu’il ignorait.

Il continue :

— En regard d’un homme comme celui-là, voyez par contre votre Daudet, par exemple, à qui les Français ont essayé de