Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/247

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cuter ce qu’exige de lui tout le peuple, qu’il reconnaît que la guerre est un grand fléau, et qu’il est prêt à employer tous les moyens pour la faire disparaître, mais que, dans le cas actuel, il ne pouvait point ne pas la déclarer, et qu’il ne peut pas l’arrêter. C’est nécessaire pour le bien et pour la grandeur de la Russie !

Tous ces gens, à la question : « Pourquoi un tel, Ivan, Pierre, Nicolas, qui reconnaît l’obligation de la loi chrétienne qui interdit le meurtre du prochain et qui même exige qu’on l’aime, qu’on le serve, pourquoi se permet-il de participer à la guerre, c’est-à-dire à la violence, au pillage et au meurtre ? », tous répondent toujours qu’ils agissent ainsi au nom de la patrie et de la religion, ou du serment, ou de l’honneur, ou de la civilisation ou du bien futur de toute l’humanité, en général, au nom de quelque chose d’abstrait, d’indéfini. En outre, tous ces hommes sont toujours si occupés des préparatifs de la guerre, ou des dispositions à prendre ou des discussions à propos de la guerre qu’à tout autre moment ils ne pensent qu’à se reposer de leurs travaux, et n’ont pas le temps de s’occuper de raisonner