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cité. Des mains qui ne dispersent pas leur activité en inutiles ornements ont meublé cette austère maison. Dans le vestibule, il y a une console, un porte-manteaux, une armoire de livres. Du vestibule, on pénètre directement dans la bibliothèque. Ce sont deux salles, ou plutôt c’est une pièce unique, que partagent des armoires de pitchpin, vitrées et chargées de livres. Dans chacun des deux compartiments, il y a un lit de fer, une table, une cuvette, un pot à eau, du papier, des plumes. Contre un mur, à droite, en entrant, apparaît, dans une niche, un buste de jeune homme qui ressemble à Léon Tolstoï, mais qui est celui de son frère ; et, tout autour, comme les bourgeons d’un arbre généalogique, s’échelonnent des portraits de famille, dont l’un montre le comte Tolstoï déjà dans sa maturité.

Je m’approche de ces armoires, qui éclatent sous l’abondance des livres. Ils sont de toutes langues : russes, allemands, anglais, italiens, français. La plupart ne sont pas reliés, et l’état de leurs dos indique qu’ils furent souvent feuilletés. Parmi les titres français,