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pays en particulier supporte les charges de la paix armée. Notre tâche est plus haute : c’est l’ensemble de la situation des nations que nous sommes appelés à examiner.

En d’autres termes, nous n’avons pas seulement à émettre des votes particuliers répondant à notre situation spéciale. S’il est une idée générale qui puisse servir au bien commun, nous devons essayer de la dégager. Notre but n’est pas de nous former en majorité et minorité ; il faut, non mettre en lumière ce qui peut nous séparer, mais nous attacher à ce qui peut nous réunir.

Si nous délibérons dans cet esprit, nous trouverons, je l’espère, une formule d’ensemble qui, réservant les difficultés que nous connaissons tous, exprime du moins cette pensée que la limitation des armements serait un bienfait pour l’humanité et donne aux Gouvernements l’appui moral nécessaire pour leur permettre de poursuivre ce noble objet.

Messieurs, le but de la civilisation nous paraît être de mettre de plus en plus, au-dessus de la lutte pour la vie entre les hommes, l’accord entre eux pour la lutte contre les cruelles servitudes de la matière. C’est la même pensée que l’initiative du Tsar nous propose d’affirmer pour les rapports entre les nations.

Si c’est une nécessité douloureuse d’être obligés de renoncer actuellement à une entente