Page:Bourget - La Terre promise, Lemerre.djvu/312

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La passion avec laquelle Henriette venait de prononcer ces mots l’avait secouée tout entière. Elle dut s’asseoir, tant ses pauvres jambes tremblaient. Francis, debout devant elle, la regardait, en proie lui-même à la sensation la plus amère pour les hommes comme lui, pour ces êtres faibles et tendres qui n’ont ni le courage des entières loyautés, ni celui des trahisons sans remords. Il voyait, il sentait souffrir un cœur dévoué, un cœur percé par lui et qui allait se montrer, il le comprenait, dans la sincérité ingénue de cette souffrance. Lorsque cette sensation nous vient d’une femme que nous n’aimons plus, elle est déjà si intolérable que