Page:Bourget - Mensonges, 1887.djvu/83

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sept. J’ose croire que vous préférerez la société de mon salon à celle de cette excellente comtesse, qui est une étrangère, vous savez. J’ai quelques-uns de ces messieurs de l’Institut qui me font le grand honneur de me consulter sur leurs travaux. J’ai moi-même écrit quelques poésies. Oh ! sans prétention, quelques vers à la mémoire de ce pauvre M. de Sermoises… une plaquette, que j’ai intitulée simplement : Lis de la tombe. Vous me direz votre avis, mais en toute franchise… Madame Hurault, monsieur Vincy, » continua-t-elle en présentant l’écrivain à une femme de quarante ans, élégante encore de tournure et de physionomie ; « exquis, n’est-il pas vrai ? Un Watteau à la plume. »

— « Vous devez beaucoup aimer Alfred de Musset, Monsieur, » dit la nouvelle venue. Elle était la femme d’un homme du monde, auteur, sous le pseudonyme de Florac, de quelques pièces, tombées à plat, malgré la prodigieuse intrigue de madame Hurault, laquelle n’avait pas, depuis seize ans, donné un dîner auquel n’assistât quelque critique ou un personnage lié avec quelque critique, un directeur de théâtre ou quelque parent de directeur.

— « Qui ne l’aime à mon âge ? » répondit le jeune homme.

— « Je me le disais en écoutant vos jolis