Page:Bourget - Pauvre petite !, 1887.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un jour qu’on m’avait donné une poupée magnifique, je m’empressai de lui montrer ce superbe cadeau.

— Regardez, tante, quels beaux yeux a ma fille ! quels beaux cheveux blonds ! Voyez, elle est presque aussi grande que moi !

Tante n’eut pas son beau sourire habituel ; une sombre pensée sembla lui traverser l’esprit, sans doute un souvenir cruel !… Elle prit la poupée, se mit à l’examiner… puis, levant d’abord les yeux au ciel, elle l’attira vers elle en l’appelant : « Georges, mon bien-aimé Georges ! » et elle