Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/144

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vous demande pardon. Je ne me sens pas très bien en ce moment. Il faut que je me repose dans ma chambre… Ce n’est pas la peine d’envoyer chercher le docteur… Dans un quart d’heure la crise sera finie… » Il se dressa sur ses jambes, si faible qu’il dut prendre le bras de Mme Nortier, debout auprès de lui. Celle-ci, toute tremblante encore, l’aida cependant à gagner la porte, et Béatrice, restée seule avec l’homme d’affaires, lui dit, en le regardant, à son tour, comme il avait regardé sa femme, d’un de ces regards qui dardent le jet d’une irrésistible volonté : — « Laissez-le mourir tranquille, monsieur. Nous sommes quittes envers vous. C’est vous-même qui avez voulu le marché. Exécutez-le, du moins, puisque je paie tout…" Et, cette fois, quelque chose de plus fort que son orgueil et que sa haine obligea Nortier à baisser les yeux.