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mer et de montagnes qui se puissent rêver. Point de fleuves. Presque point de ruisseaux. Cet Apennin qui tombe à pic dans la Méditerranée ne permet guère que des cours d’eau se forment sur l’escarpement de ses pentes rocheuses. Dans ce sol desséché, les pins se rabougrissent en broussailles et ne dépassent pas de beaucoup les cystes, les lentisques, les myrtes, chétifs arbustes aromatiques dont les âpres et maigres racines s’agrippent à même cet aride sol. Cette moutonneuse toison de maquis ferait la seule verdure de cet horizon rapproché, si parfois une cassure ne s’approfondissait en un ravin où frissonne le feuillage d’argent des oliviers, et si, à d’autres places, des gradins taillés par l’industrie des paysans à même la colline et garnis de terre végétale ne se paraient de citronniers et d’orangers, de figuiers et de châtaigniers. Les villages succèdent aux villages, étageant sur ces déclivités, par où s’achèvent les derniers contreforts de la grande chaîne italienne, leurs hautes maisons peintes de couleurs tendres. Quelque clocher à jour les domine. Des barques sont tirées sur la plage, quand il y a une plage. Le plus souvent l’