Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/193

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avec le danger dont elle pouvait se croire menacée. Sur place, on ne raisonne pas tant, et je n’eus aussitôt qu’une idée, celle de la rassurer sur ma discrétion. Je pris sa petite main. Je la lui baisai aussi délicatement que jadis, et je lui rappelai sur un ton de demi-plaisanterie affectueuse notre dernière rencontre. — « Ainsi, c’est bien vous, » commençai-je, « vous, Tendresse et Malines !… Nous aurions été bien étonnés, avouez-le, si l’on nous avait raconté, quand nous soupions avec ce pauvre Vernantes, que nous nous retrouverions ainsi ? » — « Ne riez pas. il n’y a vraiment pas de quoi, » répondit-elle d’un Ion altéré par une angoisse qui commença de m’étonner. « J’ai voulu vous parler et d’abord vous dire merci… » — «  D’avoir compris que vous ne vouliez pas être reconnue ? C’est l’a b c de la sympathie, cela, et j’ai hérité un peu de celle que François avait pour vous… » Et, pour maintenir, malgré elle, la causerie sur le ton de familiarité gaie par où j’avais commencé : « Mes compliments, d’ailleurs. Vous les choisissez bien… » — «