Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/251

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secret dont je fus alors le dépositaire ? Qui se rappelle mon ami, maintenant, après qu’il est mort inconnu, tout jeune encore, sans avoir rempli son mérite, au cours d’une mission scientifique aux Indes ? Et si la femme, aujourd’hui presque vieille, qui fut aimée de lui sans qu’il le lui ait jamais avoué apprend, en lisant ce récit, la profondeur du sentiment qu’elle lui avait inspiré, elle aura peut-être une minute d’amer regret. Peut-être le remords la saisira-t-il d’avoir mal jugé celui qui n’est plus. Et quelquefois, je me dis que le mort a droit à ce sentiment au fond de sa tombe. Mais lira-t-elle ces pages et, si elle les lit, y croira-t-elle ?…