Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/271

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accueilli par Charles avec trop de confusion pour qu’en dépit de sa phrase de tout à l’heure il ne fût pas convaincu d’avoir compté sur ce visiteur. — « Je ne sais pas qui peut bien venir si tard, » balbutia-t-il cependant, en soulignant son mensonge par cette maladroite excuse : — « Vous permettez ?… » — « C’est sa bourgeoise qui vient le surprendre, » dit tout bas Irma en clignant de l’œil. « Ça va être drôle… » — «  Mais non, » fit Zéphyrine, « il aurait fermé la porte… » Charles, en effet, avait laissé derrière lui grande ouverte la porte de son cabinet, lequel donnait sur l’antichambre, si bien que nous pouvions voir distinctement la personne qui venait de sonner ainsi, et que cette personne, de son côté, voyait distinctement le groupe suspect que nous formions autour du feu, mes deux compagnes au corsage rouge et moi- même. Le nouveau venu - c’était un homme - montra, sous la lumière de la lanterne à gaz qui l’enveloppa tout entier, un visage d’abord souriant, puis soudain étrangement embarrassé. Les