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SOUS LA TERREUR

— C’est à l’instant qu’il faut partir, insistai-je. J’ai votre nom. Je vous écrirai l’endroit où vous devrez faire adresser les objets qui restent dans la voiture. Si dans six mois vous n’avez rien reçu, tout est à vous.

L’homme balbutia un remerciement. Il m’aida, d’une main qui continuait de trembler, à mettre sur mes épaules une espèce de havre-sac qui contenait quelques effets indispensables. J’avais dans ma ceinture une dizaine d’autres rouleaux d’or et des diamants. Il remonta sur son siège sans presque oser me parler. Je tenais toujours à la main mon pistolet levé. Les chevaux tournèrent, dans l’accablement de bêtes