Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/115

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négligée ; je l’engagerai à venir m’apporter quelque ſecours dans ſon Parc, & pour lui ôter l’envie de me renvoyer ſans réponſe, je lui marquerai que s’il ne ſatisfait pas à ma demande, je me préſenterai à ſes yeux en face de ceux qui habitent en ce moment le Château. La crainte qu’il aura d’être humilié par la préſence d’un Parent pauvre, le décidera, ſans doute, à apporter quelques ſecours à ſon neveu. Vous voudrez bien, Mylord, remplir le rôle de ce dernier ; c’eſt à dire, vous trouver au Parc. Le reſte ſe paſſera comme vous le jugerez à propos.

Je trouvai l’expédient merveilleux, tout réuſſit au gré de mes déſirs. Frédéric me conduiſit au Parc, & fut porter la Lettre au Château. Peu d’inſtans après je vis arriver Spittle. Une grande redingote qui me couvroit, l’empêcha de me reconnoître. Dès qu’il fut à mes côtés, je jetai ma redingote, & lui préſentai deux épées, en lui ſignifiant qu’il eut à en choiſir une. Il voulut fuir ; mais je le retins par ſon habit, & le menaçai de lui couper les oreilles s’il refuſoit de me ſatisfaire. Vainement ſes yeux parcouroient les environs pour tâcher de découvrir quelques-uns de ſes Gens. Enfin il prit une épée,