Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/15

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du radotage. Elle poſſède la confiance & l’amitié de ma Grand-maman, & je ne doute pas qu’elle ne les mérite.

Je fuis arrivée Jeudi, à ſix heures du ſoir, à Break-of-Day, terre de mon Grand-papa. Les environs m’ont paru charmans. Mylady Green a été la première perſonne qui s’eſt préſentée à ma vue, en entrant dans le Château. Je ne vous peindrai pas, mon Ami, la douceur de cette délicieuſe entrevue ; votre cœur doit vous la repréſenter. Elle m’a conduite à l’appartement de Mylord. — Je vous amène notre cher enfant, a-t-elle dit en entrant : j’ai volé aux genoux de mon Grand-papa, que des infirmités de vieilleſſe obligent à ne pas quitter ſon fauteuil : il m’a preſſée dans ſes bras, & j’ai ſenti des larmes qui tomboient ſur mon col. Le reſte de la ſoirée s’eſt paſſé en preuves réciproques de tendreſſe.

Mylady a eu la bonté de me conduire elle-même à l’appartement qui m’étoit deſtiné : c’eſt un des plus beaux du Château. — Depuis huit jours, ma chère Fille, je me ſuis occupée à y faire des embelliſſemens qui puiſſent te le rendre agréable ; ſi quelque choſe y manque, tu n’auras qu’à le