Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/243

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LIIme LETTRE.

Peter Anger,
à Miſtreſs Anger, ſa Femme ;
à Raimbow.

Je ſuis charmé, ma chère Femme, que tu ſois heureuſe ; je n’approuve guère que tu entres pour quelque choſe dans les mauvaiſes actions de Mylady. Les Grands reçoivent avec peine les avis des Petits : cependant il n’eſt pas ſans exemple qu’un Maître ſe ſoit rendu aux conſeils de ſon Domeſtique, & peut-être que, ſi tu avois tenté ce moyen avec Mylady, tu n’aurois pas été dans la dure néceſſité d’agir contre le devoir d’une honnête Femme.

Je ne me rappelle que confuſément ta groſſeſſe : mais puiſque tu aſſures que cela eſt, je te crois, & ſuis très-aiſe que notre Fille ſoit bien élevée. Je ne devine pas quel peut être le ſecret que tu as à me communiquer. Si tu juges à propos de me l’apprendre, tu peux compter ſur ma diſcrétion. Je ſuis naturellement peu cauſeur, &, ſurtout,