Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’accorder avec moi-même ; étrange combat de l’amour & de la raiſon.

Ne vous fâchez pas, Émilie, je ſuis, puiſque vous le voulez abſolument, perſuadée que mes idées ſur Mylord Clemency & ſur vous, n’avoient pas le ſens commun. J’ai mal vu, j’en conviens, vous êtes l’un pour l’autre un objet indifférent. J’ai eu tort de penſer autrement. Je vois effectivement que le Fils de votre Amie ne vous aime pas. Cependant, la choſe étoit ſi naturelle, ma chère, que vous pouvez me pardonner de l’avoir cru quelques inſtans.

Le ſecret de Monſieur Wiſdom, s’il en a effectivement un à confier, ſera, comme vous le jugez, bien enterré dans mon ſein. Je prends, ainſi que vous, bien de l’intérêt à ce qui le regards, & je vous ſaurai gré de m’en parler ſouvent. Votre connoiſſance eſt fort ſingulière, & les éloges que vous faites de cet aimable Homme m’ont vivement émue. Tant il eſt vrai que tout ce que vous aimez a des droits ſur mon cœur.

Je ſerois bien trompée ſi l’amour n’avoit quelque part à la maladie d’Alexandrine. D’après cette idée, tâchez de ſurprendre ſon aveu ; vous parviendrez plus aiſément à