Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/330

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dans le ſalon, il me baiſa la main & me la preſſa doucement. Comme Mylady ne s’y trouva pas, je me diſpoſois à l’aller rejoindre dans ſa chambre à coucher ; Clemency me retint. — Quoi, Miſs, vous voulez me ravir le plaiſir d’être un moment ſeul avec vous ; j’ai pourtant bien des choſes à vous dire. — Mylord, je ne devine pas ce que vous pouvez avoir à me dire. — Oh, je le ſais, vous ne devinez pas… Répondez à cette queſtion, Miſs : Me haïſſez-vous ? — Non, ſûrement, je ne vous hais pas ! mais, en vérité, Mylord, vous êtes fou. — Vous avez raiſon, Miſs, j’ai en effet perdu la tête : Dites, oh ! dites encore que vous ne me haïſſez pas. — Je le répéterai tant que vous voudrez ; mais je ne conçois pas… Mylord, vous me rendez toute honteuſe, en vérité, vous ne me ménagez guère. — Belle Maria, votre petite humeur me comble de joie ; cet embarras charmant augmente encore vos grâces. Mylady qui rentra, fit ceſſer une converſation qui me faiſoit peine & plaiſir. Concevez-vous rien à ces étonnantes queſtions ! &i c’étoit moi qu’il préférat… Je n’oſe me livrer à cette douce idée ; ſûrement il a trouvé plaiſant