Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/335

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LXXVIIIme LETTRE.

Émilie Ridge,
à Anna Rose-Tree ;
à Break-of-Day.

Ma naiſſance eſt connue, ma belle Anna, c’eſt le haſard…… car jamais je n’aurois oſé… ma Mère me l’avoit fait jurer… coûte qu’il coûte, je lui aurois tenu parole. Vous vous rappelez que la précipitation avec laquelle j’étois deſcendue à l’arrivée de Madame Dubois, m’avoit fait négliger de ſerrer mes papiers, & oublier de fermer la porte. Mylord, dont l’habitude eſt de fuir le monde, s’étoit abſenté du ſalon pour aller dans ſon appartement ; il faut qu’il paſſe devant la porte de ma chambre, la clef qu’il a apperçue lui a fait naître le déſir d’entrer. Des papiers éparpillés ſur ma table ont excité ſa curioſité ; il a lu le commencement de la Lettre que je vous écrivois : le nom de Mylady Ridge ma Mère, l’a frappé, cette découverte a mis ſon amour à l’aiſe (car il m’aime, mon Amie) ; de là ſa gaieté en rentrant ; de là ſes queſtions qui m’ont tant