Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/64

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Oui, Miſs. — Continua-t-il. — C’eſt dans l’allée qui y conduit que j’ai trouvé cette bienheureuſe Lettre ; elle vous étoit adreſſée, pouvois-je me défendre d’un mouvement de curioſité ? — Vous connoiſſez donc toute ma foibleſſe ! Ah ! Andrew, combien ce moment-ci me cauſera de regrets ! — Des regrets ! & pourquoi, adorable Miſs ? n’êtes-vous pas certaine que mon reſpect égalera toujours mon amour ? Quel changement un ſeul jour apporte dans mon ſort ! Hier, le plus infortuné, aujourd’hui, le plus heureux des hommes. Cependant il me reſte encore une incertitude. — Et quelle eſt-elle, après ce que vous avez lu ? — Cette Lettre n’eſt point de vous, craindriez-vous de me dire… — Cruel Andrew ! & n’en ſavez-vous pas beaucoup plus que je ne dois… — Je me ſuis flatté en vain d’avoir touché votre cœur ; ſi vous n’étiez pas indifférente, que vous coûteroit-il de m’avouer… Il me ſeroit ſi doux de vous entendre prononcer ce que je vous dis avec tranſport… Je vous aime… Ah ! ſi vous vouliez répéter… — Qu’exigez-vous ? Ne ſuffit-il pas que je le penſe. — Je ne demande plus rien, belle Anna ! ce mot ſuffit