Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/289

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LISE avec de l’urine.

En voilà.

CRISPIN.

En voilà.Voyez-vous comme elle est enflammée.
Mauvais signe.

FERNAND.

Mauvais signe.O bons Dieux, il en boit.

CRISPIN après avoir tout bu.

Mauvais signe.O bons Dieux, il en boit.Je croi bien.
Mais qui boit pour si peu, ne comprend jamais rien.
Allez-en querir d’autre.

FERNAND à Lise.

Allez-en querir d’autre.Allez vîte.

Lise sort encore.
CRISPIN.

Allez-en querir d’autre.Allez vîte.Mon Prince,
Assez d’autres Docteurs d’une étoffe plus mince
Se seroient contentés du rapport de leurs yeux ;
Mais à croire sa langue on en juge bien mieux :
Bois-Robert nous enseigne en sa belle Plaideuse
Que le goût est solide, & la vûë est trompeuse ;
Et qu’un grand Médecin quand il fait ce qu’il doit,
Il sent mieux une chose à la langue qu’au doigt.

FERNAND.

A ces fortes raisons je n’ai point de réplique.