Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/331

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Quand on est à son âge, & qu’on rêve toujours…
Je ne puis deviner, mais enfin je suis sûre…
A tous ses mouvemens j’apperçois qu’elle est mûre…
Je ne sçai quoi pour elle a des charmes si doux…
Dites-moi, s’il vous plaît, Monsieur, m’entendez-vous ?

Le premier NICANDRE.

Me joüer c’est vous plaire, & je m’offre moi-même…

IACINTE.

À quoi tant de façons : ma maîtresse vous aime.

Le premier NICANDRE.

Ciel !

HIPOLITE.

Ciel !O Dieux !

IACINTE.

Ciel !O Dieux !Dame, ô Dieux ! je ne puis niaiser.

Le premier NICANDRE.

Madame…

HIPOLITE.

Madame…Il n’est plus temps de vous rien déguiser.
Je vous aime ; ce mot est sans doute blâmable ;
Il m’échappe à regret, mais il est véritable,
Je vous aime.

Le premier NICANDRE.

Je vous aime.Est-il vrai, m’aimez-vous ?