Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/334

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IACINTE.

Et qu’importe ?

Le premier NICANDRE.

Et qu’importe ?Entre nous tout paroît si commun
Que pour voir tous les deux, il ne faut en voir qu’un.

IACINTE.

Quoi ?…

HIPOLITE, à Iacinte

Quoi ?…Ne l’interromps plus qu’au plus vîte il acheve.
D’avoir dit mon secret je déteste.

IACINTE.

D’avoir dit mon secret je déteste.Et je creve.
Il se pâme de joie à présent qu’il sçait tout.
Voyez-vous du depuis comme il tient son bon bout ;
Le manœuvre ?

HIPOLITE.

Le manœuvre ?Iacinte, est-ce là ta conduite ?

Le premier NICANDRE.

De mon âpre malheur pour apprendre la suite,
De ce frere si cher dont j’ignore le sort,
De qui j’ai le visage, & la voix, & le port ;
De ce frere, en un mot qui si fort me ressemble,
Qu’on nous prend l’un pour l’autre à nous voir être ensemble ;
D’un frere…