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la terreur en macédoine

« Allons ! deux bourses (226 francs) pour un lieutenant… quatre pour un capitaine… huit pour un commandant et seize pour un colonel…

« Sans compter le reste… plus tard ! »

Ah ! ma foi… vous en direz tant !… voilà qui est parler d’or ! on paye comptant et il y a des espérances… Les officiers se joignent aux soldats et, de plus en plus, chefs et subalternes crient à s’enrouer :

« Vive Marko !… vive le gouverneur ! »

Cependant la victoire n’est pas encore complète. Marko songe qu’un chef récalcitrant pourrait venir le bombarder dans le konack. Mais qu’à cela ne tienne ! La caserne d’artillerie et le parc touchent au palais. Vite ! vite ! une brèche à la muraille ! Une large brèche laquelle s’engouffrent des centaines d’hommes.

Tout cela se fait en coup de vent, avec cette célérité merveilleuse de gens dont la conscience n’est pas tranquille et qui cherchent des complices… pour que la faute initiale s’atténue par le nombre des coupables.

Des pièces d’or !… encore des pièces d’or ! il y en a toujours. La griserie de l’or triomphe de tout. L’enthousiasme gagne de proche en proche les soldats et les officiers d’artillerie.

« Vive Marko… vive Marko !… »

C’est bientôt le cri de ralliement de toute la garnison qui acclame avec une véritable furie le bandit dont la stupéfiante audace a pu accomplir ce coup de main inouï.

Maintenant, c’est fait ! De par sa propre autorité le voilà investi des redoutables fonctions de vali. Cela ajuste duré une heure.

Il ne reste qu’à faire ratifier par le gouvernement