cautions, et une catastrophe irréparable est si tôt arrivée !
« J’irai donc ! » dit-il à demi-voix.
Nikéa devine ce qui se passe dans l’esprit du chef et ajoute résolument :
« Je viens avec toi ! »
« J’allais t’en prier », répond simplement le jeune homme.
Ils partent, enfilent la tranchée, évitent les faux pas et suivent cette voie familière éclairée au milieu et à son extrémité par deux veilleuses.
L’accès du puits est maintenant, facile, grâce à la rampe en pente douce pratiquée tout à l’heure.
Joannès dispose, la boîte de nitroglycérine juste au-dessous du renflement de la muraille et ajoute :
« Les autres seront rangées là au fur et à mesure.
— À se toucher ? » demande la jeune femme.
— Non ! il faudra les espacer d’environ trente centimètres.
— J’ai compris ! car dorénavant je viendrai seule, pendant que tu travailleras là-bas. »
Le jeune homme la contemple longuement avec une tendresse ineffable, et murmure :
« C’est beau, ce que tu fais là !
— C’est surtout très simple, dit-elle avec un bon sourire, et cela nous permettra d’économiser ce temps plus précieux que la vie elle-même, car il représente la liberté !… »
Ils reviennent en toute hâte, Joannès recommence l’opération dans une nouvelle boîte à conserves. Nikéa transporte à la mine l’engin, terrible qu’elle manie avec sa dextérité féminine marchant avec précaution, l’œil à tout, vigilante et intrépide.