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136 ANERIES.

Dans un roman sentimental, composé par des dames dans une imprimerie de la banlieue parisienne, au moment psychologique, l’héroïne, s’adressant au traître, s’écrie douloureusement :

« Monstre, vous avez rompu mon bouchon ! »

Quel sens la compositrice attachait-elle à cette plainte ? Mystère ! L’auteur avait écrit : « Monsieur, vous avez rompu mon bonheur ! »

On trouve dans un livre de chimie l’ânerie suivante :

« On peut augmenter progressivement la force d’un aimant en accrochant à l’armature un bassin dans lequel on met tous les jours un poids ; c’est ce qu’on nomme mourir en aimant. »

L’auteur avait écrit : Nourrir un aimant.

Dans une petite ville de province, le régisseur avait fait mettre sur l’affiche : l’Amour filial, ou la Jambe de bois.

L’imprimeur se trompa, et mit à la place : la Jambe filiale, ou l’Amour de bois.

On connaissait l’Amour mouillé du vieil Anacréon et toutes sortes d’autres amours. Quant à l’Amour de bois, personne, croyons-nous, n’en entendit jamais parler.