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LES TYPOGRAPHES. 41

même temps compositeur. Pourtant, le jour même où le compositeur est né, le correcteur a paru ; sitôt qu’une ligne a été composée, elle a dû être lue. Le correcteur est donc le frère jumeau du compositeur : il doit même, pour être digne de ce nom, joindre à des connaissances grammaticales, lexicologiques, littéraires, historiques, etc., la connaissance au moins théorique de l’art typographique. C’est cette étroite parenté qui nous a décidé à lui donner place dans notre cadre. D’un autre côté, l’abstention de notre part eût pu sembler étrange.

Empruntons d’abord à M. Alexandre Dernier, ancien président de la Société des correcteurs, quelques passages de son article très compétent, inséré dans le tome V du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse :

« Toute personne, dit M. Dernier, qui est chargée habituellement, soit dans une imprimerie, soit dans une librairie, soit dans un bureau quelconque de publications, de corriger les fautes typographiques, grammaticales et littéraires, qui se trouvent sur les épreuves de toute espèce d’impressions, est un correcteur.

» Les personnes étrangères à l’imprimerie confondent souvent le correcteur avec le prote, quoique leurs fonctions soient complètement distinctes. Le prote est le représentant immédiat du maître imprimeur : il dirige et administre l’établissement. Le correcteur n’a pas à s’immiscer dans l’administration industrielle : il est le représentant de la littérature et de la science dans l’imprimerie. Son département