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XIVe siècle. Retour à l’Unité.

droit, exerça la magistrature dans sa ville natale et contracta un mariage ; mais étant devenu veuf, il se retira à la chartreuse de Porta-Cœli, dont il devint Prieur[1]. Il donna lui-même l’habit à un de ses fils, et commença le petit discours qui se fait en pareille occasion par ces paroles du Psaume : Filius meus es tu, ego hodie genui te[2], qui se prêtaient parfaitement à la circonstance. Quatre ans après sa profession, son mérite le fit nommer Prieur de la Grande Chartreuse ; il y résida peu, étant sans cesse employé par le Pape d’Avignon, ce qui l’empêchait de s’occuper, comme Étienne Maconi, de tout ce qui pouvait rendre la paix à l’Ordre des Chartreux.

Dom Maconi cherchait toujours une occasion de rétablir l’unité, il la trouva enfin. La grande assemblée tenue à Pise, en 1409, venait d’élire le pape Alexandre V, auquel se rallia presque toute la chrétienté : l’union faite dans l’Église, il devenait facile alors de réunir les Chartreux en un seul corps. C’est pourquoi le Chapitre général tenu à Seiz donna au R. P. Dom Étienne les plus amples pouvoirs pour mener à bien cette grande affaire de la réunion. Dans ce but, Maconi, au mois de janvier 1410, se rend à Strasbourg, y convoque une réunion de ses principaux Prieurs et de quelques Prieurs français ; ils examinent ensemble la question, et, étant tombés pleinement d’accord, Dom Étienne part pour la Grande Chartreuse où il arriva peu de jours avant le Chapitre général. Tous l’accueillirent avec le respect dû à son rang,

  1. P. 263.
  2. Ps. II, 7.