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XVIe siècle. R. P. D. Franç. Dupuy.

place. On comptait alors en Chartreuse vingt-huit moines, vingt convers, dix-neuf donnés : et la maison avait des dettes, ajoute la Carte des Visiteurs.

Nous avons déjà fait connaissance avec Dom Pierre Roux en parlant du chemin de Saint-Laurent ; il ne se livrait pas seulement, hâtons-nous de le dire, à ces travaux qui sembleraient peut-être trop matériels : il composa un Commentaire sur les Psaumes et le Cantique des Cantiques, auquel ses contemporains donnent les plus grands éloges[1] ; enfin, il entama des négociations pour rentrer en possession de la chartreuse de Calabre. « Nous avons l’espoir, dit la Carte du Chapitre de 1497, de recouvrer bientôt l’ancienne maison de Saint-Étienne, près de Squillace, où repose le vénérable et saint corps du bienheureux Bruno, notre Père : c’est Lui qui le premier, conduit par l’Esprit de Dieu, jeta les bases de la vie cartusienne ; il nous a donné l’habit que nous portons encore et les observances régulières que nous suivons aujourd’hui. » Cette importante négociation se termina heureusement quelques années plus tard, sous le Généralat du R. P. Dom François Dupuy.

François Dupuy (de Puteo), né à Saint-Bonnet-en-Forez, official des Évêques de Valence et de Grenoble, avant de se faire chartreux, était déjà avancé en âge lorsqu’il se consacra à Dieu dans la solitude ; l’évêque de Grenoble, Laurent Allemand, qui l’estimait et l’aimait, voulut chanter lui-même

  1. Sutor, De Vita Cartusiana, 1552, fol. 239.