Page:Boutroux - Études d’histoire de la philosophie.djvu/305

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Quelle est, selon les Regulae , la manière sérieuse de chercher la vérité ? C'est de songer uniquement à accroître la lumière naturelle de la raison, non pour résoudre telle ou telle difficulté d'école, mais pour rendre l'entendement capable, en chacune des rencontres de la vie, de prescrire à la volonté ce qu'elle doit choisir. Si Descartes a un très vif désir d'apprendre à distinguer le vrai d'avec le faux, c'est, nous dit-il dans le Discours de la Méthode , qu'il sait que c'est le moyen de voir clair en ses actions et de marcher avec assurance en cette vie. Et dans la préface des Principes, il définit la philosophie l'étude de la sagesse, laquelle consiste, dit-il, en une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts. Cette étude, ajoute-t-il, est plus nécessaire pour régler nos mœurs que ne l'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas. Et de fait, selon l'homme du monde qui semble l'avoir connu le plus intimement, Clerselier, la morale faisait l'objet de ses méditations les plus ordinaires . Il est vrai qu'il n'aimait pas à écrire sur ces sujets. Mais lui-même explique que c'est par prudence . En matière physique