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FARINE.

constata que la solution obtenue, convenablement concentrée, puis mise en contact avec de la chaux éteinte, ne dissolvait pas sensiblement plus de chaux que l’eau pure.

Cette expérience prouve que les nombres de Vauquelin sont certainement exagérés, mais la méthode employée n’est pas assez sensible pour qu’on en puisse conclure à l’absence absolue du sucre. Nous retrouverons l’occasion d’approfondir davantage cette question.

Mais ce qui n’est pas douteux, c’est la présence de la dextrine. On la reconnait par l’examen au polarimètre ; de plus, si, dans le liquide provenant du lavage de la farine, après addition de quelques gouttes d’acide sulfurique, on fait arriver un courant de vapeur d’eau bouillante, ce liquide, primitivement exempt de glucose, se charge bientôt de ce dernier corps en quantité notable, ce qui prouve bien qu’il contenait un hydrate de carbone soluble saccharifiable, c’est-à-dire de la dextrine. Nul doute que la substance comptée comme sucre par Vauquelin ne soit de la dextrine, au moins en majeure partie.

Le blé contient aussi un sucre non fermentescible, le xylose, C5H10O5, ou au moins sa matière première, le pentosane. M. Tollens et ses collaborateurs en ont trouvé particulièrement dans le son. On le reconnaît en distillant le son avec de l’acide chlorhydrique. Les sucres à cinq atomes de carbone (pentoses) fournissent dans ces conditions du furfurol C5H6O2, corps volatil, qui passe à la distillation, et qu’on peut caractériser et même doser en le combinant avec la phénylhydrazine.