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96 CLAUDE LORRAIN.

Liber Veritatis, Goethe ilil à son fidèle Eckermann : » Ils uni. ces tableaux, la plus grande vérité sans ombre dt réalité. Claude Lorrain connaissait parcœur le monde réel dans le moindre détail, el il s en servail comme il un moyen pour exprimer le monde que renfermail sa belle âme. C'esl le véritable idéalisme', il sail se servir de moyens réels de telle façon nue le vrai, en apparaissanl dans I œuvre, donne I illusion il une réalité. » Là, sur le \il des Entretiens, nous devinons le secret de Claude,

relie science du inollile \ isi l)le sel'\aill il définir le solide

d un univers supérieur, cette collaboration d un artiste avec la nature : son œuvre n'esl jamais une copie, mais une construction. L idéaliste recrée la nature, il la repense dans son âme : ses portraits delà nature son! des « portraits à plaisir, où l'on ne cherche pas la ressemblance » ; ce paysage esl le poème ou le roman de la nature : telles les pastorales du lasse ou de I Astrée. La campagne italienne a été beaucoup mieux vue el plus observée d abord <|u on ne le croil généralement : témoin sa 1res reconnaissable végétation; mais, au grand siècle, l'art esl dominateur, I artiste veul avant loul river : il ne comprendrai! rien à la rivalité de notre exactitude avec la photographie.

De là. chez Claude, deux grands partis [iris de compo- sition. Tantôt, c'esl l'antithèse cent raie dune masse sombre avec l'enveloppement du jour : par exemple, la Fête villa- geoise, OU le Temple (le DélûS (L. V. L 19), OU Moisi 1 et h' Unisson ardent iL. Y. 161); tantôt, c'est une sorte de proscenium encadranl \ igoureusemenl les plans superposés