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CLAUDE LOKKAIN.

invoque l'ancêtre contre les hasards de la fièvre ou les tyrannies ilu cliché. Tout vienl et passe : ce qui demeure, c esl la conviction, la force du sentiment, le don de voir la nature el la vie par le côté poétique; la flamme figée sur la toile. Kl voilà pourquoi Claude nous esl cher.

Dès IXN;î. la Lorraine fidèle se souvenail du second cen- tenaire de sa mort : un comité se formail sous la présidence de Français. Enfin, nrnl ans plus tard, à Nancy, le monu- ment de Rodin reliait visihlement l'avenir au passé: les Chevaux du Soleil personnifiaient I art glorieux de l'aïeul, avec une envolée communicative... Kl beaucoup d'amou- reux il arl tressaillent de même, en apercevant sa rustique demeure, enfin retrouvée, en saisissant encore son nom dans son village, où la famille Grellée n est pas éteinte!

Ces récents hommages et ces liens séculaires ne com- posent-ils pas la preuve définitive que ce classique est resté notre contemporain, que sa place serait prépondé- rante dans ce Musée de la .Nature i|in raconterait I histoire de la sensibilité humaine? En illuminant le noir décor bolonais du paysage de style, le Lorrain créa le paysage d'atmosphère, « victoire de I art moderne ».

In maître français a devancé les temps : aimons les anciens qui furent les jeunes ; suivons, reconnaissants, le sillage du lia ni navire qui [tasse, toutes voiles dehors, dans

le soleil de Claude.. .

FIN