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VIII
DISCOURS

avaient adopté les sentiments de Pythagore, au tableau de toute sa philosophie, plutôt que pour instruire ceux qui n’y étaient pas déjà initiés.

Timée de Locres vécut peu de temps avant Socrate : on prétend même qu’il fut son contemporain. Mr. Brucker[1] a suivi ce sentiment, quoiqu’il ait été rejetté par Macrobe. Synésius nous apprend que Timée de Locres parvint à une vieillesse fort avancée, et qu’il gouverna pendant longtemps sa république, avec beaucoup de gloire et de vertu. Cicéron, ce juge si éclairé sur le mérite des philosophes anciens, parle dans plusieurs de ses ouvrages, avec de grands éloges, de Timée de Locres ; il prétend même que c’est aux instructions de ce philosophe[2] que Platon dut toute la connaissance qu’il eut des dogmes de Pythagore. Ainsi Cicéron fait Timée non seulement

  1. Timœus Locrensis, Platonis œtate scholam Italicam nobilitavit, quamquam Socratem & Timœum eodem seculo fuisse negat Macrobius. Cicero enim diserte ceteros Pythagoreos Timœum Locrum accessisse eumque cognovisse, & didicisse Pythagorea, testatur. Idem Hieronymus afferit. Certe librum Timœi, de rerum natura, acquisivit, indeque Timœum suum conscripsit. Hist. critic. philos. &c. J. Bruckeri. Tom. 1. pag. 1127.
  2. Platonem ferunt ut Pythagoreos cognosceret in Italiam venisse, & in ea cum alios multos tum Archytam Timœumque cognovisse, & didicisse Pythagorea omnia. Lib. I, Tuscul. Questionum.