Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/122

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défendues. Voilà, dans tous les points le judaïsme ancien : voilà la foi d’Israël dans son plus grand jour, & telle qu’elle subsistoit dans le tems de David.

« Examinons à présent qui sont ceux qui ont le plus changé & ajouté, ou de nous, ou de vous.

« Un des deux griefs que vous nous reprochez, consiste dans le culte que nous rendons au Messie [1].

« Mais pourquoi ne voulez-vous pas que nous reconnoissions sa venue, lorsqu’il en est tant de preuves évidentes ? Comment réglez-vous votre attente éternelle avec les semaines de Daniel ? Vous avez perdu votre compte ; & las de faire d’inutiles supputations, vous avez mieux aimé dire que c’étoit un mystere, auquel vous n’entendiez plus rien. Vous vous tirez d’affaire, approchant de la même maniere, sur l’explication de cette prophétie, dans laquelle il est dit si clairement, que le sceptre ne sera point ôté de la maison de Juda, jusqu’à l’arrivée de celui qui doit venir. Je sais que vous soutenez que ce n’est pas du sceptre dont il est parlé dans la prophétie,

  1. Les Turcs regardent le Messie comme un grand prophete : ils ont même beaucoup de respect pour les prophetes.