Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/125

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aux points les plus nécessaires de la loi. Vous avez cessé de circoncire en Espagne ; cependant, quelque crainte qu’il y eût à le faire, rien ne pouvoit vous obliger à discontinuer une cérémonie aussi essentielle. Vous avez sacrifié, pendant un tems, en France, des enfans que vous achetiez : &, contre la volonté de Dieu, vous avez arrosé les autels que vous lui dressiez, de sang humain, quoiqu’il vous fût défendu expressément de sacrifier hors de Jérusalem. Je ne parle point de toutes les rêveries de vos docteurs.

« Où avez-vous trouvé dans les livres anciens, qu’il vous fût défendu de couper votre pain avec de certains couteaux ; & qu’il ne vous fût pas permis de boire du vin que vous n’aviez point pressé ? Dans quel endroit de la Genese, du Deutéronome, des pseaumes de David, avez-vous lu ce principe impie, que c’est un point de religion de tromper tous ceux qui ne sont pas de la vôtre ? Je sais que vous n’accordez pas publiquement que vous avez ces sentimens. La raison en est évidente. On seroit beaucoup plus sur ses gardes ; & vous auriez peine à faire les fonctions de votre nouveau judaïsme. Convenez donc que vous n’avez des