Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de bon sens, il n’a pu éviter de donner dans des idées fausses. Il y a été entraîné par la crainte & par les préjugés. L’espérance de quelque récompense l’a déterminé à soutenir par de nouveaux écrits les absurdités des premiers. Il rend dans son systême, les peuples, non-seulement esclaves, mais il leur ôte même la consolation de porter leurs plaintes au pied du trône [1], & de soulager leurs maux par la liberté de les apprendre à ceux qui peuvent y remédier.

Au reste, dans tous les sujets où il a pu écrire librement, la raison se présente par-tout d’une maniere brillante ; & la flatterie bannie de son livre, il devient un ouvrage parfait. Il est un autre auteur [2], dont le style est vif & plaisant : on voit qu’il a le génie brillant ; mais il est peu profond. Ses écrits sont des riens agréables ; si l’on peut appeller riens quelque chose qui plaît sans instruire.

Un religieux [3] a donné depuis quelques années une histoire de France, écrite avec pureté, & même avec sincérité, jusqu’au regne de François I. Dès

  1. L’abbé de S. Pierre semble désapprouver les remontrances des parlemens.
  2. L’abbé des Fontaine.
  3. Le pere Daniel.