Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/19

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J’ai éprouvé cette vérité ; & il n’a pas tenu aux faux dévot & aux moines, de soulever l’univers entier contre moi. Mais s’ils savoient combien je me ris & combien je me moque de leur impuissante haine, ils cesseroient de criailler inutilement. Philosophe encore plus par tempérament que par étude, rien ne peut me faire de la peine, que les reproches secrets de ma conscience. Or, il n’est aucun principe, aucune maxime dans les Lettres Juives que je ne sois fermement persuadé être très-conforme aux regles de l’honneur, de la probité & du bon & vertueux citoyen. On y voit par-tout cette soumission qu’on doit aux puissances que Dieu nous a données pour nous conduire. Le respect pour la personne des souverains y est fortement établi. Toutes les qualités morales y sont mises dans un assez grand jour ; & le public qui juge sans passion a justifié par son approbation mes sentimens.