Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/21

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de ne point se tourmenter vainement.

En voilà, je crois, assez pour ma justification. Quelque ennuyeux que soit ce détail, les lecteurs verront qu’il étoit nécessaire. Plus ils ont eu de bonté pour mes ouvrages, & plus je me flatte de les voir passer à la postérité. J’ai dû par conséquent me purger des calomnies dont on m’avoit chargé. Il est impossible d’estimer parfaitement un livre, lorsqu’on mésestime la personne qui l’a écrit.

Au reste, quelque bon accueil que le public ait fait à mon ouvrage, il s’en faut bien que je le croie exempt de défauts. S’il y a quelque chose de louable, & qui le distingue de la plupart de ceux d’aujourd’hui, c’est que la vérité y paroît hardiment. Je n’ai point craint de heurter de front tous les abus qui m’ont paru ruiner la société. J’ai plus fait que de condamner la superstition, le fanatisme, l’hypocrisie, la mauvaise