Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/13

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ces LETTRES, il n’est pas moralement impossible qu’il ne puisse s’y en rencontrer un quatrième, & j’ose même dire plusieurs autres.

Ceux qui pensent qu’on ne sçauroit être juif sans être un peu fripon,, & qui croyent que les termes d’ israélites, d’usuriers, & de voleurs, sont des mots synonymes, poussent les choses à l’excès puisqu’on pourroit soutenir, sans passer pour téméraire, qu’il y a peut-être dans le monde dix jésuites qui sont humbles, dix gascons qui sont modestes, dix prélats Italiens qui sont sçavans, dix Anglois qui sont bons chrétiens, dix Vénitiens qui sont dévots, dix Espagnols qui ne sont pas superstitieux, dix Siciliens qui sçavent lire, pourquoi donc ne se trouvera-t-il pas dix juifs tels qu’Aaron Monceca, Jacob Brito, & Isaac Onis ?

Si votre nation est moins vertueuse en général que quelques autres,