Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/251

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qui les retiennent, & ne souffrent pas qu’ils conduisent au-delà de certaines bornes.

S’il est vrai que tous sont avides de l’immortalité, il l’est aussi, que tous n’employent point les mêmes moyens pour y parvenir, & qu’ils ne veulent point l’acheter au même prix.

Porte-toi bien, mon cher Isaac, & vis content & heureux.

De Paris, ce…

LETTRE LXXXV.

Aaron Monceca, à Jacob Brito.

Les nazaréens, mon cher Jacob, sont les premiers à tourner en ridicule leurs moines, & leurs cérémonies superstitieuses. Il y a de tems en tems quelques génies vifs & hardis, qui, rompant les liens dont on a voulu les enchaîner, font luire aux yeux du peuple le flambeau de la raison. Mais les moines offusquent bien-tôt cette lueur passagère : & les seuls philosophes en profitent, pour affermir leur esprit contre les attaques de la superstition.