Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/275

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LETTRE LXXXVII.

Aaron Monceca, à Jacob Brito.

J’ai montré ta derniere lettre à quelques physiciens de mes amis. Ils sont presque aussi persuadés que toi de l’incertitude de cette partie de la médecine, qu’on peut regarder comme une science oculte, & dont la connoissance n’est fondée que sur quelques expériences très-souvent trompeuses. Les sçavans dont je te parle, sont bien en état de décider du véritable mérite des différentes parties de la physique : ils ont étudié & examiné avec un soin infini tous les replis les plus cachés de cette science. Ils la divisent en deux parties ; l’une incertaine, remplie de doutes & de questions indissolubles. L’autre agréable, & toujours éclairée par le flambeau de la vérité. Cette derniere concerne la physique expérimentale ; l’autre roule sur les principes généraux de cette science, sur les premiers ouvriers de la nature, si l’on peut appeller ainsi les petits corps qui constituent par leur assemblage tous les