Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais, lorsque le Péripatéticien & le Cartésien demandent, s’il est possible de soutenir l’existence d’un être qui n’est qu’un pur néant, l’esprit est d’abord arrêté par cette première difficulté. En l’approfondissant, il oublie bientôt les raisons qui lui persuadoient le vuide.

Il ne peut se résoudre d’admettre une pure négation, un rien pour quelque chose d’effectif, & il reste dans une incertitude éternelle. [1]

Passons, mon cher Brito, de la question du vuide à celle de l’infinité de la matière. Il doit y avoir des espaces vuides, au-delà du monde, dit un Gassendiste ; & il en donne deux raisons essentielles. « Supposez, dit-il, que vous soyez au bout de l’univers, & que vous étendiez votre bras. Ou votre bras sera retenu ; & alors, ce qui le retiendra, sera au-delà d

  1. PROPOSITIO III. Repugnat, ut detur vacuum. Demonstratio. Per vacuum intelligitur extensio sine substantia corporea…… Corpus sine corpore, quod est absurdum. Renati Cartesii principiorum philosophiae, part. I. & II. More geometrico demonstratae per Benedictum de Spinosa, part. II, pag.48.