Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/298

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infini, on ne peut raisonner plus conséquemment. Tes idées sont claires & distinctes, il seroit à souhaiter qu’on traitât de même un nombre de questions, qu’on obscurcit bien plutôt qu’on ne les éclaircit.

La plûpart des auteurs qui ont écrit sur des matières abstraites, en ont encore augmenté la difficulté par l’embarras & la confusion qu’ils y ont jettés. Le défaut ordinaire des commentateurs, c’est d’embrouiller si fort le texte, qu’on ne connoît plus rien aux véritables sentimens de l’original sur lequel ils ont travaillé. Quelquefois un auteur bon en lui-même, devient méprisé à cause des bévues & des absurdités de ceux qui l’ont commenté.

Je lis actuellement un livre, pour lequel les nazaréens & les juifs, nos freres, ont affecté un grand mépris. Il contient pourtant d’excellentes choses,