Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/305

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même, si c’étoit son Dieu ? Non, répondit-il lui-même, mon Dieu ne se leve pas, & ne se couche pas. » [1]

Considère, mon cher Aaron, tous ces différens passages, & vois quelles images ils offrent à l’imagination. Juge ensuite du livre, par ces morceaux détachés. Les préceptes de morale répandus dans cet ouvrage, sont beaux, édifians & dignes de la sublimité qu’ils donnent de la divinité. En voici quelques-uns : O ! vous qui croyez, vous avez des enfans & des femmes, qui peut-être sont vos ennemis. Gardez-vous de leurs mauvaises volontés. Mais si vous leur pardonnez, & vous éloignez d’eux, Dieu vous sera clément & miséricordieux. Les richesses & les enfans, vous empêchent souvent d’obéir à Dieu. Mais sçachez qu’il récompense abondamment les gens de bien. Craignez-le de tout votre pouvoir. Ecoutez les commandemens. Faites des aumônes. Celui qui ne sera pas avaricieux, sera bienheureux. Si vous prêtez quelque chose à Dieu, il vous le fera multiplier, il vous pardonnera vos péchés. Il aime qu’on fasse des bienfaits : car lui même, il est très-miséricordieux. [2]

  1. Alcoran, chapitre des gratifications, p.98.
  2. Alcoran, chapitre de la tromperie, p.110.