Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des antiquités qu’on voit dans cette capitale de l’Egypte, je te donnerai une idée générale des habitans de cette contrée ; & en développant le plus qu’il me seroit possible leurs mœurs & leur caractère, je les comparerai avec ceux des anciens Egyptiens.

Je tâcherai de tirer quelque fruit des réflexions que je t’écrirai, & de mettre à profit les soins que je me donnerai. J’entrevois, que j’aurai l’occasion de satisfaire ta curiosité, & que je pourrai t’instruire de bien des choses qui sont échappées à la curiosité des voyageurs.

C’est dans l’Egypte que notre nation s’est formée : c’est dans ce pays, qu’elle a crû & multiplié, & que les promesses que Dieu fit à Abraham ont commencé d’avoir leur effet ; & c’est dans ce même pays, où sont arrivés les premiers miracles du tout-puissant, pour délivrer son peuple de l’esclavage.

L’origine des anciens Egyptiens nous est tout-à-fait inconnue. Leurs dynasties renferment l’histoire fabuleuse de seize à dix-sept mille ans. Toutes les nations ont eu & ont encore le même foible, ou plutôt la même folie qu’eux. Les Ethiopiens, les Chinois réclament la préférence sur l’ancienneté. Les peuples nazaréens,