Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/243

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lier de satin chaussait le pied d’une personne fort prospère.

Nulle joie ne se pouvait comparer à celle qui désopilait le bon curé lorsque Jacquette disait qu’elle voyait un pied noir et un pied blanc dans la salle d’étude. Il en toussait, mouchait, crachait ; il pliait en deux sa bedaine ; il communiquait sa gaieté à la gouvernante, qui, penchée sur le corps de Jacquette, la main étalée à l’échancrure du corsage, interrogeait elle-même :

« — Et après, mademoiselle, que voyez-vous ? que voyez-vous ?… Qui donc aura laissé un pied noir et un pied blanc dans la salle d’étude, avec des friandises ?… »

Et l’abbé Puce, reprenant ses sens, commençait de rappeler quelques textes des livres saints, touchant les prodiges et visions. En effet, il ne pouvait y avoir au gynécée si sévèrement clos ni pied noir, ni pied blanc, ni pâtisserie, et cette tendre enfant était abusée par une plaisante imagination, proportionnée à son âge.

Mais Jacquette se releva d’elle-même et s’en alla dans un coin de l’oratoire en faisant la